Situation actuelle : les collections

A la suite de l’incendie de 1992, la Collectivité Territoriale et l’Etat se lancèrent dans la construction d’un bâtiment qui permettrait de regrouper dans un même bâtiment le service sinistré ainsi que le Musée. Les archives déménagèrent dans le bâtiment de l’Arche en mars 1998, six ans après le sinistre.


Notre dernière analyse permet d’apporter les remarques suivantes sur l’état des dossiers et des documents :

  • les différentes manipulations ont parfois largement altéré l’intégrité des dossiers d’origine. Une même liasse renfermait souvent plusieurs dossiers. Inversement, un même dossier a souvent été éclaté en plusieurs liasses ;
  • les documents touchés par le feu ont subi les dégâts suivants, cumulés ou non : dégradation sur les plats, la tranche, le dos, dans la partie supérieure, inférieure, droite ou gauche ;
  • de nombreuses pages ont été littéralement soudées par l’action de la chaleur et de l’eau ;
  • des documents ronéotypés ont souvent perdu de leur lisibilité, soit en obscurcissant le papier au point de lui donner une teinte marron, soit en effritant la pellicule blanchâtre d’émulsion ;
  • certains documents ont vu leur encre passablement s’éclaircir, tant pour les documents du XIXe que du XXe siècle. Pour ces derniers, l’encre a parfois été complètement diluée par l’action de l’eau ;
  • enfin, la saleté causée par les cendres des documents calcinés est largement présente et augmente à chaque manipulation.

En 2008, les archives occupent environ 560 mètres linéaires. Des 14 400 articles identifiés, 450 composent la série W. La série continue rassemble 13 950 articles. A noter qu’un certain nombre d’articles classés dans cette série pourront à terme recevoir une cote en série W. Un certain nombre de documents classés en série continue (4000 à 6189 inclus) et en série W, abrités dans un dépôt annexe (Palais Royal), n’ont subi aucun dégât lors de l’incendie.

Rayonnage avant conditionnement
Rayonnage après conditionnement


Hormis quelques rares registres reliés, tous ces documents sont conservés sous emballage kraft, en boîtes carton ondulé commercial et en boîtes spécifiques rigides. Afin d’assurer un conditionnement optimal, depuis 2007, la Collectivité Territoriale a décidé d’investir dans un coûteux programme d’acquisition de boîtes spécifiques, ce qui permettra d’assurer une meilleure conservation.

Il convient d’indiquer qu’un très grand nombre de documents classés ne pourront plus faire l’objet d’une consultation. Dans l’ensemble, toutes les séries ont subi de sérieux dommages consécutifs à l’incendie. Les séries modernes cependant, conditionnées lors du sinistre sous emballage ondulé commercial, en se gorgeant d’eau lors de l’intervention des pompiers, ont mieux résisté. La série ancienne, dite Sasco, était majoritairement conditionnée en boîtes spécifiques qui ont résisté à l’eau mais pas au feu, ce qui rend les dégâts plus considérables encore.

Le plan de classement adopté est resté le même que celui qui était en usage avant 1992 : les documents ordinaires ont reçu un numéro partant de 1 à l’infini. Pour les documents postérieurs au 1er janvier 1976, nous avons appliqué, comme dans tous les autres dépôts français, la circulaire AD 79-6 du 31 décembre 1979 de la Direction des Archives de France. Ceux-ci ont reçu une cotation en série W. Pour les registres paroissiaux et d’état civil, classés à part, la cotation respective en série BMS et EC a été appliquée.

Les autres séries conservées aux archives se composent de documents entrés par voie extraordinaire, de documents figurés et de documents imprimés.

Les documents entrés par voie extraordinaire classés en série J se décomposent en 17 sous-séries et représentent environ 33,5 mètres linéaires. Il s’agit ici principalement de dons de particuliers et d’associations.

Les documents figurés (série Fi) se déclinent en 26 sous séries, dont la plus importante, la série 1Fi, regroupe les documents de grand format (cartes, plans, affiches,…). Elle est composée d’environ 2 300 documents conservés à plat dans des meubles de rangement et dont on a entamé la conservation sous pochettes polyester. Les autres séries photographiques regroupent des collections de photographies, de cartes postales et de vœux.

Les documents imprimés (bibliothèque) occupent approximativement 200 mètres linéaires :

  • la bibliothèque administrative représente 1 586 articles occupant 153 ml. On notera principalement les deux collections suivantes, les plus souvent consultées : Journal Officiel de la République Française (depuis 1923, avec faibles lacunes) ; Bulletin Officiel de Saint-Pierre et Miquelon (depuis 1816, complet).
  • la bibliothèque historique est composée de documents originaux et de reproductions. Elle rassemble des ouvrages utiles à l’histoire de l’archipel et de la région de même qu’à l’histoire en général.
  • la bibliothèque technique a été réalisée essentiellement à partir des instruments de recherche provenant des centres de conservation.
  • les périodiques (presse locale, régionale et nationale).