Les marins disparus et décédés

(milieu du XIXème au milieu du XXème siècle)

Inventaire non exhaustif et régulièrement mis à jour. Les éléments qui le composent proviennent de deux registres recensant les disparitions et les décès des inscrits maritimes ; de la collection des procès-verbaux de disparition et d’inventaires des coffres des marins ; de l’état-civil ; des états annuels des mouvements des marins des quartiers métropolitains et des rôles d’équipages. On y relèvera le cas échéant : l’identité du marin, le quartier, le folio et le numéro d’inscription, le navire, le port d’armement, la date et la raison de la présence dans l’inventaire, voire des informations complémentaires


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        Baron – Barron
        Bedfert – Betfert
        Bellec – Le Bellec – Lebellec
        Lefebvre – Lefeuvre – Lefevre – Le Feuvre – Le Fevre

Depuis la mise en ligne des contributions et modifications ont pu être apportées par les lecteurs, elles sont regroupées dans l'Addenda et corrigenda.

 

Dans les parages de Terre-Neuve, le métier de marin était extrêmement dangereux, que ce soit sur les navires et embarcations armant au long-cours, au cabotage, à la pêche à la morue pour les bancs, la côte française de Terre-Neuve et aux alentours des îles St-Pierre et Miquelon.

Les naufrages, les accidents, les maladies, le mauvais temps ou l’inconscience sont autant de causes qui ont entraîné la perte de nombreux marins. Toutes les classes sont concernées, depuis l’inscrit provisoire (mousse, novice, gravier) jusqu’aux officiers, sans oublier les matelots, jeunes et vieux, célibataires, mariés ou veufs.
 
S’agissant de tempêtes meurtrières, au 19e siècle, on notera particulièrement l’ouragan du 25 août 1873 qui fit disparaître près de 200 pêcheurs.
 
Le mauvais état des navires dans certains cas, causant des voies d’eau, l’abordage par un vapeur transatlantique, un autre voilier ou avec un iceberg sont encore des éléments à retenir pour expliquer la perte totale ou partielle d’équipages et de passagers. La chute depuis la mature, un coup de mer, un roulis précipitant à la mer le malheureux occupé à satisfaire un besoin naturel par-dessus la lisse, le suicide, sont aussi des facteurs à retenir.
 
Il semble que les premières causes de mort par maladie soient la conséquence de pathologies d’origine pulmonaire, variolique et typhoïdique, d’où de nombreux décès à bord (près de 800), dans les hôpitaux de St-Pierre (surtout), de Sydney ou d’Halifax en Nouvelle-Ecosse, dans des maisons recevant des convalescents, à bord des navires hôpitaux et, en moins grand nombre, au cours de quarantaine au lazaret de l’Ile-aux-Vainqueurs (près de 1 500 mentions).
 
Les escales dans le port amenèrent leur lot de victimes par noyade dans le barachois, souvent causée par une consommation excessive d’alcool (319 mentions).

"Les dangers de la pêche à Terre-Neuve - Abordage d'une barque par un steamer".
Extrait du journal "L'illustration" du 12/02/1898
 
La première cause de mortalité reste la disparition en mer (près de  4 250 mentions, même si un certain nombre des marins qui en ont fait l’objet ont été recueillis et rapatriés). Sur les bancs, la pêche en doris à partir des navires a porté le deuil dans de très nombreuses familles. Très souvent, le mauvais temps ayant pris, la brume étant tombée, les équipages ne pouvaient regagner leur bord et, à moins de trouver refuge sur un autre navire, c’en était fait d’eux. Ajoutons à ces causes une charge excessive de poisson qui faisait couler l’embarcation, les lames sourdes qui enlevaient parfois l’un des deux marins ou renversait l’esquif, l’absence de vivres qui aurait pu permettre de survivre pendant plusieurs jours en cas de dérive…
 
La pêche côtière n’était pas non plus exempte de disparitions, majoritairement dues au mauvais temps qui empêchait les hommes qui montaient les petites embarcations de regagner la terre.
 

Hôpital militaire à Saint-Pierre, cliché Bannerman fin XIXème. Coll. de l'Arche